Déjà la luminosité baisse en cette fin de journée du 27 septembre. « Allez, c’est reparti pour une année» entend-on murmurer sur cette côte espagnole encore moite de la chaleur de la journée.
Ils sont là. 80, fidèles au poste, prêts à en découdre. Mais est-on jamais prêts pour ce qui va se passer ?.. Seuls ceux au t-shirt blanc sont sereins, au moins en apparence.
Ah ça ils savent accueillir : à peine débarqués à l’hôtel ils sont là, avec leur apéro plus que sympathique et leurs boules de pétanque. Mais est-ce vraiment bien intentionné ? Seul l’avenir le dira.
Les choses sérieuses commenceront le lendemain. C’est qu’ils ont bien préparé leur coup, les bougres ! Séparation des troupes, histoire de perturber les repères. Non pas deux bateaux cette année, mais deux rotations. « Diviser pour mieux régner » les entend-on murmurer.
A peine a-t-on le temps de respirer, de lancer deux boules histoire de commencer la compétition dans la bonne ambiance avec un verre de sangria à la main, de découvrir un alcool local qui s’appelle « 43 », de soupirer, que c’est déjà le lendemain pour le début de la : VERITABLE BATAILLE.
Jeudi, 8h. Quelques «J’ai beau être matinal, j’ai mal » s’élèvent dans les rangs des plongeurs regroupés pour la première rotation. Ce matin, c’est la côte, histoire de commencer tranquillement.
Votre narratrice fait partie des « chanceux » de la deuxième rotation, donc ce qui va vous être conté est vu à travers les lunettes roses de celle qui a pu dormir gentiment et arriver, la fleur au fusil, sur le port à 10h du matin, reposée, ébahie par le paysage, ou peut-être juste trop innocente pour se rendre compte de l’horreur de la situation.
Imaginez : fin septembre. L’Estartit. Il fait beau. Il fait chaud. L’eau est bleue. La mer est calme. Les gens sont gentils. Le matériel est de qualité.
A peine a-t-on le temps de se changer et de préparer le matériel que les occupants de la première rotation reviennent, les cheveux mouillés, la peau salée, avec un « on a vu des choses sympa » aux lèvres.
Sans réfléchir, on monte à notre tour sur le bateau, direction Cala Calella. Le site est sur la côte, l’eau est toujours bleue, la mer est toujours calme. Sous l’eau, les mérous, les saupes, les langoustes nous accueillent. Un barracuda nous fait coucou.
A peine le temps de dire « bloub » (c’est comme « ouf » mais sous l’eau avec un détendeur en bouche) qu’il est temps de remonter. Sacrebleu, la conspiration continue avec la collaboration des fonds marins : le temps a été accéléré et à peine descendus il faut remonter ! Mais ne nous laissons pas abattre, reprenons des forces avec le repas, une sieste et hop !
16h. deuxième round. Le bateau arrive. Diantre, les gens de la première rotation ont à présent les yeux qui brillent en descendant. « Vous allez voir des choooooses ». Oh mon dieu, ils sont perdus pour la cause.
Le bateau nous amène aux îles Medes. Réserve naturelle qu’ils disent. « Partie protégée des courants » qu’ils disent. L’eau est toujours bleue. La mer est toujours calme. C’est louche…Trop louche. Mon impression se confirme quand on se met à l’eau : est-ce normal qu’il y ait autant de poissons ? Et cette scène de chasse magnifique, ce n’est pas normal : un banc de petits poissons. Un banc de barracuda qui passe au milieu. Avec des liches qui vont et viennent à travers. Et les jeunes mérous qui suivent, excités par ce qui les entoure. Et comble du complot, une petite raie brunette qui pointe son nez. Enfin, son dard. Moi je dis, quand tout est fait pour que vous vous posiez au fond de l’eau en regardant la nature comme si c’était un reportage de national geographic, c’est que ça pue la mise en scène.
Heureusement que la compétition est là pour nous ramener à la réalité : il faut deviner le poids du contenu d’un sac. Sous l’eau.
Le poids de 1.580kg sera finalement révélé le soir, lors d’un apéro organisé juste pour faire passer la pillule à votre narratrice qui avait estimé 2.7kg. La faute à son guide de palanquée, sans doute. Heureusement que le jeu de la soirée est là pour remettre les idées en place : retrouver les bonnes coupes Neptune avec juste le logo. Il n’est pas impossible qu’on ait utilisé notre « wikineptune » à nous, Jean-Luc, pour avoir tout juste.
Et il est déjà demain. La plongée du matin est sur les îles Medes. « Réserve protégée », toujours le même argument. Pff, c’est pas parce que l’eau est bleue, chaude, calme que c’est bien. (En vrai, si, un peu quand même. Et aussi parce qu’il y a des poissons).Et en plus on nous impose un jeu au palier : estimer la longueur d’un fil de cuivre enroulé sur un tube. Comment était-on censés trouver qu’il faisait 9.70m ?.. Alors que votre rédactrice a estimé 5.7m. La faute à son guide de palanquée, sans doute.
L’après-midi, la côte. Y’a comme une logique qui commence à se deviner : par jour, une plongée sur la côte, une plongée sur les îles. « ça permet de varier les sites ». « Vous n’avez pas tout à fait la même faune et flore ». « Regardez bien, il y a du corail rouge et des tombants de gorgones ». Pff. Même pas de mention des mérous de 4.12m.
Le soir, même pas on nous prévient qu’il y a encore un jeu. « Devinez qui est ce jouli petit nourrisson vous verrez c’est quelqu’un de l’orga ». Est-ce que c’était facile ? Non. Est-ce qu’on a eu tout bon ? Oui. Est-ce qu’on a triché comme des sales ? C’est pas impossible.
Un verre de 43 plus tard, il est déjà demain. Samedi.
Vous avez compris : côte le matin, îles Medes l’après-midi. L’eau est …. Bleue. Faut suivre. La mer est… si vous avez dit « calme », vous avez raison. Le jeu de l’après midi est : au palier. Comme toujours. Cette fois ci, il faut compter les poissons sur un dessin. Honte aux organisateurs d’avoir ajouté un poisson après coup histoire d’en avoir 11 sur le dessin et faire mentir cet auteur qui en avait compté 10.
Et c’est déjà le soir : après l’épreuve de la photo de groupe avec les t-shirts jaunes, c’est l’heure terrible de la remise des prix, à l’occasion d’un apéro encore partagé. Le Cesta remporte la cuiller en bois, mais avec le prétexte fallacieux d’un vice de procédure ils déclarent qu’ils ne veulent pas accepter leur prix, comme quoi ils ne sont que 2 plongeurs et qu’il faut être 3 pour prétendre participer à la compétition. Bref, ils n’assument pas leur défaite. Ils laissent donc le magnifique grenouille-homme en bois acheté 23.12 euros l’an dernier à B3, qui accepte, grand prince, de babysitter leur prix pendant un an, tandis que Grenoble repart avec le trophée. Mais l’honneur est sauf puisque Jean-Luc remporte le deuxième prix individuel masculin et Cathy remporte un prix « accompagnateur ».
A peine a-t-on le temps de vérifier que la fameuse liqueur « 43 » a toujours le même goût que c’est déjà dimanche matin, et il amène avec lui la dernière plongée du séjour. Sur les îles Medes. « Réserve ». Le bateau s’amarre sur la Pota de Llop pour mettre tout le monde en place pour visiter le site de Pedra de Deu (ils auraient voulu nous perdre ils n’auraient pas fait mieux !..). « OK l’eau est bleue la mer est calme mais attention « il y un GRAAAAND tombant donc descendez pas sous les 40m s’il vous plait ». Et que « on a hésité à proposer ce site parce qu’il y justement un tombant et qu’avec des niveaux 1 c’est pas trivial de s’arrêter là où il faut ». Mais que « comme vos niveaux 1 sont exceptionnellement bons on s’est dit que ça irait ». Saurez-vous deviner quel est le niveau de la narratrice de cette sortie ?..
Et est-ce que c’était le meilleur site pour terminer ce voyage ? C’est pas impossible. Outre l’eau, bleue, et la mer, calme, le paysage était splendide. Grotte, arche, tombant infini de gorgones, corail rouge, mérou, chapons, barracudas, corbs (petits et grands) même castagnoles pas farouches … Merci aux organisateurs d’avoir commandé plein de vie et de poissons pour cette dernière descente de la sortie.
Parce que oui, à peine descendus, il faut remonter. Et c’est déjà le temps des au-revoir…. Mais certainement pas des adieux. C’est avec de la détermination plein les yeux que nous repartons vers la région parisienne, et si les yeux sont rouges c’est uniquement à cause de l’eau salée, certainement pas parce qu’on a passé un super moment et vu des choses magnifiques, sous l’eau et au-dessus. Ni à cause de la liqueur « 43 ».
Y’a pas à dire, ils ont fait très fort cette année, mais nous restons sur nos gardes. La revanche aura lieu l’an prochain, début octobre, car le club de Saclay a déjà annoncé le site du prochain combat organisé : Porquerolles. Mais ça, c’est pour une autre histoire…
Participants:
- A Venir
Sites:
- A Venir
Aude